Les acteurs de l’eau potable en Euron Mortagne
Le syndicat des eaux Euron Mortagne regroupe 36 communes. Il est propriétaire des ouvrages et installations de production (captage, traitement), de transport, de stockage et de distribution de l’eau destinée à la consommation humaine.
L’exploitation de ces équipements est gérée en affermage depuis la création du syndicat en 1947. L’exploitant (actuellement la société SAUR) est chargé de faire fonctionner et d’entretenir les ouvrages et les installations qui lui sont mis à disposition par le syndicat.
D’autres acteurs interviennent en matière d’eau potable, notamment
Agence Régionale de Santé Grand Est (contrôle sanitaire) et l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse (perception de redevances et redistribution sous forme de subventions).
Le petit cycle de l’eau en Euron Mortagne
Le petit cycle de l’eau (ou cycle domestique) comprend 2 étapes. La première est du domaine de l’eau potable, la seconde est du domaine de l’assainissement.
Le Syndicat des eaux Euron Mortagne est compétent pour la première étape « eau potable » uniquement (en bleu sur le dessin) :
Les captages : de l’eau brute 100% souterraine
Sur Euron Mortagne, l’eau brute est prélevée à plus de 80% dans la nappe alluviale de la Moselle. Le reste est capté dans la nappe phréatique des grès vosgiens (Trias inférieur) via un forage.
Le traitement : de l’eau propre pour la consommation humaine
Une fois prélevée, l’eau subit différents traitements permettant de la rendre potable conformément à des normes de santé publique. La conformité est contrôlée régulièrement par l’exploitant et par l’Agence Régionale de Santé Grand Est.
La filière de traitement est adaptée aux caractéristiques de l’eau brute prélevée dans le milieu naturel. Celle de la station actuelle est encore opérationnelle mais ne permet plus de gérer les conséquences des épisodes de crue au regard des normes de qualité physico-chimique de l’eau.
En effet, les analyses montrent régulièrement des dépassements des limites et références fixées par l’arrêté ministériel du 11 janvier 2007 pour les paramètres suivants : équilibre calco carbonique (eau agressive), carbone organique total (pollution organique pouvant engendrer une prolifération des micro organismes) et turbidité (eau trouble).
Les synthèses des analyses effectuées en 2018 pour le captage dans la nappe de la Moselle et le forage dans les GTI confirment cette agressivité (paramètre moyen à 4) :
Synthèse ARS 2018 EURON MORTAGNE I (« Moselle »)
Synthèse ARS 2018 EURON MORTAGNE II (« forage »)
En 2019, le Syndicat des Eaux Euron Mortagne engage un investissement pour l’avenir en faisant construire une nouvelle usine de production d’eau potable, qui remplacera à la fois la station de traitement actuelle mais également le forage, dont l’agressivité de l’eau nécessite une forte dilution et pour lequel les réparations coûteuses vont pouvoir ainsi être évitées.
Le transport : alimenter les réserves
La station de traitement ne stocke pas toute l’eau qu’elle produit. Une fois rendue potable, l’eau est envoyée vers différents points du territoire pour y être stockée.
Le stockage : châteaux d’eau et réservoirs
Répartis sur des points hauts du territoire, les réservoirs permettent de stocker les volumes nécessaires aux communes qu’ils alimentent. Certains réservoirs sont également équipés de dispositifs de traitement.
La distribution : des réservoirs vers les branchements
Les réservoirs alimentent les canalisations de distribution puis les branchements qui desservent les habitations.
Au cours des 15 dernières années, le Syndicat des Eaux Euron Mortagne a procédé au remplacement de la quasi totalité des branchements en plomb. Sur 3500 branchements, il n’en reste plus que 24. Le risque « saturnisme » est donc désormais écarté (en savoir +). Cet investissement a également contribué à limiter les pertes.
Désormais, l’objectif va être de diagnostiquer le réseau de distribution pour pouvoir échelonner le renouvellement des canalisations, en commençant par les plus anciennes (certaines seront bientôt centenaires) et/ou les plus fuyardes. Réduire les volumes perdus et anticiper la dégradation du réseau, tels sont les enjeux qu’il faut prendre en compte « si l’on veut avoir encore de l’eau au robinet dans 30 ans ! ».