RPQS2017

RAPPORT SUR LE PRIX ET LA QUALITÉ DU SERVICE PUBLIC D’EAU POTABLE – EXERCICE 2017

Des consommations en baisse

La population (7187 habitants) augmente très légèrement et le nombre d’abonnés (3543) est relativement stable depuis 2012. Les volumes consommés sont en diminution constante depuis 2008 et cette tendance s’est accélérée à partir de 2014. Le volume consommé en 2017 est inférieur de 100 000 m3 à celui de l’année 2008. La baisse de consommation est principalement due aux abonnés consommant moins de 200 m3.

Un prélèvement sur la ressource en hausse

Parallèlement à cette baisse de la consommation, les volumes prélevés et produits (825 497 m3) progressent de plus de 20 000 m3 par rapport à 2016. Au niveau des ressources, en 2017, le volume prélevé dans la nappe alluviale de la Moselle à Virecourt progresse de 6% entre 2016 et 2017 alors que le volume prélevé dans la nappe phréatique des grès du trias inférieur à Rozelieures diminue de 16%.

Des pertes en réseau importantes

Cet écart croissant entre les volumes consommés d’une part et les volumes prélevés d’autre part s’observe au niveau des pertes en réseau qui représentent 265 431 m3 en 2017, soit 32% du volume prélevé et 37,5% du volume mis en distribution dans le réseau Euron Mortagne (le volume mis en distribution est égal au volume prélevé auquel on retranche la vente en gros au SIEA de Bayon-Virecourt (117898 m3)). Pour donner des ordres de grandeur, 265431 m3 représente l’équivalent de la consommation de 2211 abonnés qui consommeraient chacun 120m3 ou encore 62% de la consommation des abonnés domestiques du territoire Euron Mortagne.

De faibles rendements du réseau

Plusieurs indicateurs permettent de constater l’ampleur de ces écarts. En 2017, le rendement du réseau de distribution Euron Mortagne passe pour la première fois sous les 70% et le rendement primaire de ce même réseau chute à 57,79%, passant lui sous le seuil des 60% pour la première fois. L’indice linéaire de pertes traduit cette évolution : il passe de 3 en 2016 à 3,4 m3 perdus par kilomètre de réseau et par jour.

Une gestion du réseau à améliorer

L’indice linéaire des volumes non comptés progresse de 0,5 points entre 2016 et 2017 pour s’établir à 3,8 m3. Cet indicateur traduit une dégradation de la politique de comptage aux points de livraison des abonnés et une diminution de l’efficacité de la gestion du réseau.

Un manque de renouvellement du réseau

Si le comptage et la gestion du réseau, notamment la réparation des fuites immédiatement après qu’elles sont détectées ou signalées, incombent au délégataire, le renouvellement des canalisations est, lui, de la seule responsabilité du syndicat. Or le taux de renouvellement du réseau est quasi nul. Le principal effort du syndicat en matière d’investissement au cours des décennies passée a porté sur l’élimination des branchements plomb. Il s’agit là du point fort du syndicat puisqu’à ce jour, il n’en reste plus que 15 (6 ont encore été supprimés en 2018).

Un prix bas, une dette faible

Le prix n’a pas progressé entre 2016 et 2017, seule la part délégataire a augmenté de 1,2%. En revanche, du fait de la baisse des consommations, les recettes du syndicat et du délégataire chutent de 6% en moyenne entre 2016 et 2017. Les amortissements des biens (réseau et ouvrages) stagnent, ce qui révèle une stagnation des investissements. L’endettement du syndicat est quasiment résorbé, il reste encore 5 années à rembourser à raison de 90 000 € par an.

Le Syndicat des Eaux Euron Mortagne face à 2 défis

Le SIE de l’Euron Mortagne est à un tournant puisqu’il va devoir faire face à deux défis :

  • faire construire rapidement une usine de traitement adaptée aux normes de qualité en vigueur ;
  • renouveler une grande partie du réseau datant des années 1950, devenu fragile et fuyard.

La lutte contre les fuites constitue une priorité du 11ème Programme de l’Agence de L’eau (2019-2024) qui devrait cofinancer la partie « réseau ».

Le projet de nouvelle station de traitement à Virecourt est également éligible au 11ème programme en raison de l’obsolescence de la station actuelle :

  • Non respect de la référence qualité pour le carbone organique total
  • Non respect de la limite de qualité pour la turbidité
  • Eau agressive car filtres dimensionnés pour traiter l’eau avec la neutralité.

Une augmentation du prix inévitable

Néanmoins, les indispensables investissements à venir entraineront nécessairement une hausse conséquente du prix de l’eau. En effet, en dehors des subventions d’équipement qui se raréfient, ce service public « industriel et commercial » n’a d’autres recettes que celles liées à la vente de l’eau potable, selon le principe « l’eau paie l’eau ».

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